Kalu Rinpoche

 

Kyabjé Kalu Rinpoché
Par Claudine Marchand

 

Sur le parvis du centre Karma Ling avance un petit groupe de moines habillés en robes bordeaux et jaune doré. Immédiatement mon regard est happé par une figure frêle d’une transparence extraordinaire. Je ne sais par quel miracle cet homme tient debout, car même son squelette semble consister que d’air pur. Sous l’énorme gong suspendu il disparaît presque. Que le rayonnement intense de sa présence persiste.

 

C’est ainsi que je rencontre Kalu Rinpoché pour la première fois et que je suivrai ses enseignements jusqu’à son passage. Grâce à lui et ses écrits, je découvre le Rimay, un terme tibétain qui signifie « ouvert, sans parti pris » et se réfère à une vision d’unité dans la diversité, comprenant et communicant l’unité fondamentale de l’expérience d’éveil dans la diversité de ses formulations. Cette vision, au cœur de l’activité du maître d’exception que fut Jamgön Kontrul Rinpoché (1813-1899) fut introduite en Occident par Kalou RInpoché. Aujourd’hui, l’engagement dans le dialogue interreligieux est continué par Lama Denys à la tête du centre d’études et monastère Karma Ling en Savoie, France.

 

Kalu Rinpotché avait reconnu des similitudes entre le bouddhisme et les philosophies non-théistes du taoisme et du shintoïsme. Il rencontra le Pape Paul VI et s’était rendu en Israël, sur les lieux sacrés des 3 religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l’islam. Ce réseau d’écoute et de relations bienveillantes entre les diverses religions et visions culturelles pourrait servir aujourd’hui de soutien dans l’élaboration d’une société éthique, accueillante, au cœur ouvert.